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par PHILIPSON » jeu. 21 févr. 2019 18:23
Bonjour à tous,
La télé a pleinement contribué à valoriser notre art (Majax, Garcimore, Mirouf, Billis, Dani Lary et bien d'autres dans des émissions dédiées telles que Attention Magie au cours des années 1990). Je pense que cela a "aidé" pas mal de professionnels pour l'obtention de contrats. Je connais des confrères, qui sont des amis, qui en vivent tant bien que mal. Avoir suffisamment de "dates" dans l'année pour prétendre à des allocations est leur souci majeur pour pouvoir vivre dignement.
Sans aucunement vouloir "attaquer" le non professionnel, il a été constaté que certains"amateurs" se vendent à des prix dérisoires. Cela porte tort aux magiciens qui vivent de leur art et qui se voient taxer de "voleurs" lorsqu'ils annoncent le montant de leurs cachets à un potentiel employeur. Ils reçoivent le genre de réponse suivante : "Oui, mais il y a un an, le magicien qui est venu ne m'a demandé que 150 € et vous, vous sollicitez 800 € NETS ! ! !".
Quel spectacle peut-on présenter pour 150 € ? Quelques cordes, foulards, cartes et du papier flash ! Le professionnel arrive avec une structure élaborée (fond de scène, éclairages, sonorisation complète) à laquelle s'ajoutent tenue de scène, matériel magique conséquent permettant des tours élaborés qui tiennent le public émerveillé pendant Une heure. De plus, l'employeur doit s'acquitter de sa part de charges sociales. L'amateur, quant à lui, ne pourrait demander un cachet similaire. Cependant, il faudrait quand même que le cachet demandé soit quand même d'un bon niveau pour ne pas porter tort au professionnel. Ce qui est bon est cher de même que ce qui est rare.
Le mentalisme est une bonne branche car il devient de plus en plus à la mode et les effets présentés sont tellement époustouflants que le public est prêt à payer pour des exploits neuronaux qui dépassent l'entendement. Là, peu de matériel pour démarrer, surtout si l'on travaille avec des bases que l'on trouve dans tous les bons bouquins de mentalisme. On peut commencer avec cela et puis, si l'argent rentre bien, corser le numéro avec des expériences que l'on achète à un prix élevé et que l'on gardera des années jusqu'au renouvellement du numéro. Viktor Vincent est un bon exemple : il présente des effets percutants avec peu de matériel.
Le gros problème est de se faire connaître et de s'imposer comme un artiste incontournable. Avant internet, sur 1.000 flyers envoyés par voie postale (coût d'impression, enveloppes, adressage et timbrage incontournables) le retour positif était d'environ 3 contrats. Avec d'autres confrères j'en ai fait l'expérience qui n'est pas très heureuse.
Le bon agent artistique est une solution mais il faut savoir s'imposer auprès de lui comme étant L'ARTISTE de haut vol qu'il lui faut. Pas évident, d'autant plus qu'il y a énormément de magiciens sur le marché. On n'est plus dans les années 1950 où il y avait moins de magiciens, tout comme le nombre de marchands de trucs sur le territoire.
Certains magiciens ont pu percer et d'autres, tout aussi méritants, sont restés en chemin. Il y a deux facteurs : l'excellence et la chance de pouvoir avancer. On pourrait philosopher longuement sur les destinées de chacun dont les routes ne sont pas forcément les mêmes.
Donc, pour conclure, pas très évident pour certains et sans problème pour d'autres. Chacun son destin...
Amitiés magiques et à très vite de vous lire.
PHILIPSON